Publié le 28-12-16

Carnet de voyage au Cap Vert : mon trek à travers les îles de Barlavento

C’était l’hiver en France, j'étais fatiguée de la grisaille et du froid, il me fallait du soleil. J’ai cherché une destination qui me permettait de combiner de la chaleur, pas trop de décalage horaire et surtout des paysages à couper le souffle. La destination s’est imposée à moi : les îles au vent du Cap Vert.


Avant de partir, le nom du pays m’évoquait des îles au milieu d’un océan, mais en réalité je n’en savais pas grand-chose.

Le Cap-Vert est un archipel de 10 îles dans l’Océan Atlantique, au large du Sénégal. Il se dit que chaque île est une destination unique : il y a une île habitée par un volcan qui ne se gêne pas pour tout dévaster de temps en temps, une île de sable fin pour les riches retraités, une île pour le commerce où tu croiseras des marins en escale et bien d'autres !



Et puis il y a ton île, randonneur : Santo Antão, celle dont tu as toujours rêvé, avec des pentes vertigineuses, ses paysages à couper le souffle, ses cultures en terrasse et l’océan qui se déchaîne sur les falaises sans relâche. Mais pas seulement !

 

Arrivée à Cabo Verde, accents latins d'un pays d’Afrique

Atterrissage à l’aéroport de Mindelo, île de São Vicente, qui nous servira d’étape le premier et le dernier jour de notre périple. Nous rencontrons Ivan, notre guide, qui nous donne le mot d’ordre pour toute la semaine : no stress ! Premier soir, le groupe est timide et fatigué, après avoir essayé la plage et le rhum local, la soirée ne s’éternise pas.

 


Deuxième jour 
: on prend le bateau navette pour l’île de Santo Antão. Le minibus qui nous emmènera sur l’autre versant de l’île, et le chauffeur s’empresse de charger nos bagages sur son toit.


Sur son toit ?!? Mais s’il pleut ? Ah mais non, Ivan nous rassure : ici il ne pleut pas, ou très peu. L’an dernier, il n’a pas plu. Bienvenue dans un autre monde.

Un petit cours sur le pays et son drapeau, quelques arrêts sur la route pour profiter de la vue puis le bus arrive de l’autre côté de l’île au point de départ. C’est parti pour la première randonnée de la semaine, échauffement de ce qui nous attendra par la suite !

Ivan en profite pour nous apprendre nos premiers mots dans la langue locale. Tu comptais réviser ton Portugais avant de partir, voyageur ? Oublie.

Le portugais ne te servira à rien, parce qu’ici, à la campagne, on parle créole !

Premiers essais sur les passants qui se prêtent au jeu et premiers moyens mnémotechniques plus loufoques les uns que les autres pour se souvenir des phrases.



En chemin, on s’arrête plusieurs fois dans des maisons pour déguster ou acheter de la liqueur de maracuja, des confitures maison de banane, goyave, papaye, des rhums à la menthe, verveine, fenouil, coco…

 

Les Cap-Verdiens sont accueillants et ne forcent pas la main pour acheter. Cette première randonnée se termine par quelques centaines de mètres sur le système d’irrigation d’une plantation de canne à sucre, pour déboucher dans un petit village.

 

>On nous invite déjà à participer à une fête qui aura lieu le soir même



Malgré la fatigue de la randonnée, le groupe se laisse tenter à la nuit tombée à une première initiation au zouk : aïe aïe aïe ! Il y a du boulot pour ne plus être ridicule sur la piste de danse, mais les Cap-Verdiens ne s’en font pas et nous invitent tous, les uns après les autres, à danser avec eux.

 

Cette soirée sera le point de départ d'une vraie cohésion du groupe.

 

De village en village, chaque jour un paysage différent

Les jours se suivent et les randonnées ne se ressemblent pas. Même si la structure d’une journée est souvent la même : randonnée le matin, pause le midi pour manger chez un habitant, arrivée dans un nouveau village en fin d’après-midi et fête le soir pour les volontaires. Mais chaque randonnée nous fait découvrir une partie différente de l’île .

Une randonnée nous fera parcourir des kilomètres à flanc de falaise tandis qu’une autre plongera dans les plantations maraîchères


Mais partout, les pentes vertigineuses, partout la main de l’homme a modifié le paysage, que ce soit pour sculpter les terrasses nécessaires à la culture sur cette terre inhospitalière, ou pour paver des routes en bordure de ravins ou de falaises.


Les randonnées sont dures mais le groupe avance dans la bonne humeur. Si dans les descentes, on revisite le répertoire de la chanson française, pendant les montées on entendrait une mouche voler.
Mais la motivation est là puisque l'on en prend plein les yeux et qu’on sait qu’au bout du chemin une bonne soirée nous attend. 


Et comme on dit: tous les chemins mènent au rhum !

Vivre avec les Cap-Verdiens, vivre autrement

Au-delà des paysages que tu venais voir, randonneur, c’est autre chose que tu vas vivre.

Partout et tout le temps,les Cap-Verdiens te feront oublier ta vie d’Européen stressé et pressé


A Santo Antão, les compliments sont gratuits, le sourire est franc et spontané, et personne n’est là pour te juger. La musique est omniprésente, le stress n’existe pas, les enfants ne sont pas farouches et tu pourras même, si l’occasion se présente, prendre part à leurs jeux.

 

Sur cette île, les habitants n’ont presque rien, mais ils le partagent cependant volontiers avec toi.


Dernier jour de randonnée, puis on reprend le bateau pour São Vicente et Mindelo, où déjà l’effervescence de la ville qui nous avait parue calme le premier jour nous choque par rapport au silence relaxant qu’on a connu à Santo Antão. Là-bas le carnaval qui aura lieu la semaine suivante est en pleins préparatifs, et nous avons l’occasion de voir la construction de certains chars qui défileront.

 

 

Dernière soirée, puis nous prennons l’avion pour une escale de 24h à Lisbonne où nous attend un gros choc culturel : bienvenue en Europe ! Ces quelques jours nous avaient fait oublier la société de consommation, le retour à la réalité est bien difficile...


Merci à Gaëtan et Daygina et à Marie-Aure, mes compagnons de voyage, d'avoir permis d'illustrer ce carnet de voyage avec leurs photos aux côtés des miennes.

 

 


Un article de Experts UCPA